Ce fameux oeil
A propos de la conception de l'oeil chez les vertébrés, le
débat fait toujours rage entre les évolutionnistes et les
créationnistes. Les premiers prétendent que l'oeil n'est pas parfait -
ce qui exclurait une création divine - car il a une tâche aveugle,
alors que les seconds affirment qu'une telle merveille de la nature ne
peut s'expliquer par les lois du hasard et de la sélection naturelle.
Qui a raison, qui a tort ?
Lisez ce qui suit et faites vous votre propre opinion.
Source: Pour la Science
L'œil humain n'est pas parfait: il présente une tâche aveugle
et la rétine peut se décoller. L'œil du calamar ne présente pas ces
inconvénients.
Vous avez raison : pourquoi l’évolution a-t-elle fait les choses «à
l’envers»? Un ingénieur cherchant à créer une rétine optimale aurait
évité que la lumière, après avoir été focalisée par la cornée et le
cristallin, ne soit à nouveau diffusée par tout un câblage neuronal en
plaçant celui-ci derrière, et non devant les photorécepteurs.
En fait, la nature ne s’est pas trompée,
et plusieurs raisons expliquent l’architecture fonctionnelle de la
rétine des vertébrés. En voici deux. Tout d’abord, les cônes et les
bâtonnets doivent être en contact avec l’épithélium pigmentaire pour
que la chaîne des interactions moléculaires complexes qui permet
l’excitation électrique des photorécepteurs puisse se dérouler
normalement.
Ensuite, une organisation «à l’endroit», qui éviterait par exemple
l’existence d’une tache aveugle là où le nerf optique quitte la rétine,
aurait de graves inconvénients, car l’épithélium se trouverait alors
devant les photorécepteurs. Or l’épithélium est très vascularisé et se
régénère constamment; la densité de globules rouges et le matériel
moléculaire rejeté dans l’humeur vitrée représenteraient des obstacles
encore plus importants au passage de la lumière.
Toutefois, on ignore encore pourquoi une rétine de vertébré fonctionne
si bien. Des travaux récents suggèrent l’existence dans l’œil de
cellules gliales spécialisées qui pourraient agir comme des fibres
optiques pour guider les photons avec un minimum de distorsion vers les
photorécepteurs.