Les extinctions de masse
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Seules les extinctions massives antérieures à 500
millions d'années sont décelables. Au-delà, la vie unicellulaire exclue toute
fossilisation, témoin des formes de vie de l'époque. Ces extinctions se
manifestent dans les sédiments par l'appauvrissement ou la disparition subite
de fossiles de plantes et d'animaux. Cinq
extinctions massives d'espèces ont ainsi été detectées de cette façon.
Il y a 443 millions d'années entre l'Ordovicien et le
Silurien.
L'apparition des plantes terrestres sous forme de mousses
quelques dizaines de millions d'années plus tôt aurait entraîné une chute de la
température des océans en absorbant le dioxyde de carbone de l'atmosphère, qui la
réchauffe. La vie exclusivement marine aurait été lourdement affectée par ce
refroidissement, notamment les animaux de la famille des nautiles qui pouvaient
atteindre 5 mètres de diamètre.
Il y a 372 millions d'années à la fin du Dévonien.
La quasi-totalité des coraux et de nombreuses espèces de poissons disparaissent.
L'extinction serait due à des mouvements tectoniques importants, perturbant
fortement la circulation océanique et donc le climat. On pense que le déplacement puis la collision
du supercontinent Gondwana avec celui du Nord regroupant l'Amérique du Nord,
l'Europe et le Groenland seraient responsables de ces perturbations.
Il y a 251 millions d'années entre le Permien et le Trias.
Il s'agit de l'extinction la plus massive: 95% des
espèces marines et 70% des espèces terrestres disparaissent de la surface du
globe. Trois évenements majeurs seraient responsables de ce cataclysme. La
diminution du niveau des océans de 250 mètres suite au non renouvellement du
plancher océanique, la hausse des températures sur le continent nouvellement
formé, la Pangée, celui-ci remontant du pôle sud, et enfin de gigantesques
éruptions sur ce qui constitue aujourd'hui la Sibérie, réchauffant l'atmosphère
par l'émission de dioxyde de carbone et diminuant l'oxygène des océans. Ayant
survécu aux deux précédentes extinctions, le groupe des trilobites ne résiste
pas à l'hécatombe.
Il y a 200 millions d'années entre le Trias et le
jurassique.
75% des espèces marines et 35% des espèces continentales
disparaissent alors. La cause serait la fracturation de la Pangée, responsable
de nouvelles variations du niveau de la mer.
Il y a 65 millions d'années à la fin du Crétacé.
Une météorite de 15 km de diamètre s'écrase dans ce qui
constitue aujourd'hui le Yukatan au Mexique. Toute vie dans un rayon de 3000 km
est rapidement anéantie par les incendies et le souffle de l'impact. Les
poussières soulevées par le choc obscurcissent l'atmosphère entraînant un refroidissement
généralisé de la planète et la chute de la photosynthèse. Les chaînes
alimentaires s'effondrent. En une trentaine d'années, la moitié des espèces succombent laissant la place à la prolifération
d'espèces opportunistes, appelées espèces désastre, comme certains microbes (à
l'origine des microbialites) ou reptiles mammaliens du groupe des thérapsides
(dicynodontes) ou même plus tard l'homme selon l'auteur de l'article.
Globalement les
animaux les plus petits, les plus simples et les moins spécialisés résisteraient
mieux aux crises, renforçant la théorie "Liliput". Les espèces ayant
réussi à gagner des zones refuges sont également épargnées.
Après chaque extinction massive, on observe un
foisonnement d'espèces nouvelles aux
caractéristiques bien différentes des précédentes et adaptées au nouvel environnement. L'apparition du plancton et des conifères après l'extinction du
Permien et le développement et la diversification des mammifères (le poids de
l'ancêtre de l'éléphant est passé de 5kg à 200kg en 6 millions d'années) après
la crise du crétacé en sont des exemples. On nomme ces épisodes "radiation
évolutive".
Sans ces successions de crises biologiques, la vie ne
connaîtrait pas aujourd'hui une telle diversité et nous ne serions pas là pour
en parler.
Résumé d'un article paru dans le hors-série de Science et Vie sur la fin du monde de décembre 2012